mercredi 21 mars 2012

Belles-sœurs

Quand j’étais petit, je me souviens de ma grand-mère qui achetait des timbres de Colis Épargne pour s’acheter des assiettes ou du linge de maison. C’est peu ou prou l’histoire que nous présente cette troupe québécoise au Théâtre du Rond-point. Dans les années 60, une mère de famille gagne le gros lot : un million de timbres, de quoi s’acheter tout ce qu’elle souhaite dans le catalogue et ainsi refaire entièrement sa maison. Seulement voilà, on ne colle pas comme ça un million de timbres dans un carnet, alors elle a l’idée d’appeler à l’aide sa fille et ses sœurs et belles-sœurs.

Bien évidement, on ne garde pas une quinzaine de femmes dans une cuisine sans que la température ne monte sensiblement. Toutes les palettes de bassesse humaine y sont égrainées : jalousie, bêtise, envie, intolérance, méchanceté, j’en passe et des meilleures. Mais derrière le trait épais de la caricature symbolisée par une mise en scène sous la forme d’une comédie musicale, on trouve une approche sensible de la condition de la femme dans le monde ouvrier des années 60 au Québec. Aliénation de la femme au foyer, difficulté de l’émancipation des jeunes filles, mise au ban de la société de celles qui choisissent une autre voie, solitude de celles qui n’ont pas pris le train du couple… tous ces thèmes sont tour à tour abordés dans cette comédie douce amère.

Encore un bon spectacle que nous propose le Théâtre du Rond-point.

1 commentaire:

  1. Ravie de lire que cette pièce d,un grand auteur québécois vous a plu. Au plaisir

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