samedi 21 janvier 2012

Les Liaisons Dangereuses

C’est probablement générationnel, mais quand j’entends « Les Liaisons Dangereuses » je ne pense pas au roman épistolaire écrit par Pierre Choderlos de Laclos et publié en 1782, je ne pense pas non plus au film de Roger Vadim avec Jeanne Moreau et Gérard Philipe (1960), non, je pense à celui de Stephen Frears avec Glenn Close, Michelle Pfeiffer et bien sûr John Malkovich (1988). Alors quand j’ai vu qu’une pièce « Les Liaisons Dangereuses » était montée à Paris et mise en scène par John Malkovich, j’étais déjà conquis. Quelques recherches m’indiquent une mise en scène dépoussiérée, alors j’ai hâte de voir le résultat. C’est donc samedi dernier qui je me suis rendu au théâtre de l’Atelier, en très charmante compagnie, ce qui ne gâche rien. Première impression, on entre dans la salle et on voit les acteurs qui se préparent, un décor minimaliste (je me demande même s’il ne s’agit pas de la scène brute). Juste un portail en bois tout au fond et quelques éléments de décor mobiles qui symbolisent les boiseries d’un château du XVIIIème siècle. J’aime arriver en avance ce qui me laisse le temps de voir les autres spectateurs s’installer, de jauger l’ambiance, d’écouter la rumeur. Rien de bien extraordinaire, un joyeux bazar comme souvent, quelques indécrottables du SMS de dernière minutes et même (ça c’est nouveau) des addictes de la consultation des mails sur une tablette affublée d’une pomme croquée. Ça parait bête, mais le fait que les acteurs soient déjà là n’aide pas à passer de la cour de récrée à l’attention la plus parfaite. Heureusement, la voix off affublée d’un bâton (qui accessoirement joue également le valet) nous rappelle à l’ordre et le spectacle peut commencer.

Les costumes sont comme le décor, ils évoquent plutôt qu’ils ne décrivent. Les acteurs sont tous là, assis autour du centre de la scène, ils ne sont pas directement dans l’action, mais ont une forme de présence, c’est assez efficace. Valmont est plutôt bien campé, Merteuil est un peu jeune à mon goût (je parle d’état civil, pas de performance), mais ça fonctionne bien. Les seconds rôles sont plus aléatoires, improbables pour certains. Un grand moment, l’arrivée d’une courtisane quasi dévêtue qui termine complètement nue dans une scène d’un grand libertinage. Quelques anachronismes bien sentis, comme l’utilisation de tablettes (décidément, c’est à la mode) qui figurent les lettres échangées. Au final, un très bon spectacle qui doit une fière chandelle à la mise en scène. Le salut des acteurs, des spectateurs qui applaudissent, John Malkovich qui se joint aux comédiens, la salle se lève. Tout est dit.

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