Comme c’est la coutume avec mes amis, nous nous rencontrons tous les trimestres pour passer une soirée entre copains. À tour de rôle, l’un de nous choisit un spectacle et fait la surprise aux autres en leur donnant rendez-vous quelque part dans Paris. Je sais, ça peut paraître puéril, voire égoïste car ce spectacle peut ne pas plaire aux autres, mais comme nous nous connaissons depuis vingt ans, le risque reste minime, et quand bien même c’était le cas, le but reste avant tout de partager un moment ensembles. C’est donc ainsi que nous avions rendez-vous hier, métro Trinité, pour assister à la représentation de Le Président, sa femme et moi, la dernière pièce de Bernard Uzan.
Qu’en penser ? Dés le début de la pièce, je me suis demandé ce que je faisais là. Non, décidément, je ne suis pas client de ce genre de spectacle. En dehors de Michel Guidoni, excellent dans sa caricature de Nicolas Sarkozy, les acteurs ne sont pas bons. Tout juste rattrapés par leur plastique (une mention spéciale à la splendide Tonya Kinzinger qui joue le rôle d’Isabelle Martini Barowski, la femme musicienne du président), ils attrapent des fous rires en pensant à la réplique – que je ne trouve pas drôle – qu’ils vont sortir ou carrément oublient leur texte. Bref, c’est un triste spectacle auquel j’ai assisté, tout juste au niveau du spectacle de fin d’année d’un cours de théâtre pour amateurs avertis. La mise en scène est correcte et le recours à la vidéo permet d'avoir de nombreuse Guest Stars : Véronique Genest, Bernard Le Coq, Nelson Monfort et Meyer Bokobza. Et pourtant, je ne peux pas m’empêcher de repenser à cette pièce. Elle vous oblige à vous poser la question « et si c’était vrai toute cette mascarade ». Finalement, peut-être cette pièce n’est-elle pas aussi vide qu’elle me semblait être ! Mais là, je suis probablement influence par Antoine Bello et ses falsificateurs…
Si vous aimez le théatre de boulevard ou les chansonniers du théatre des deux ânes, allez-y, vous ne serez pas déçus. Pour les autres, passez votre chemin.
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