jeudi 22 décembre 2011

El Tiempo todo entero : Le Temps tout entier

Je suis sur un petit nuage, une éclaircie dans ma vie, une rencontre merveilleuse, LA rencontre. Une de nos premières sorties, une pièce de théâtre donnée au Théâtre du Rond-Point au titre mystérieux pour moi qui ne suis pas hispanisant : El Tiempo todo entero, Le Temps tout entier. Tout un programme. Librement inspirée d’une pièce de Tennessee Williams, la pièce nous narre l’histoire d’une petite lâcheté d’un frère qui n’ose pas dire à sa sœur qu’il va quitter l’Argentine pour tenter sa chance en Espagne, d’une mère indépendante qui aspire à vivre sa vie, le tout vu à travers les yeux d’une sœur qui ne comprend pas pourquoi les gens travaillent, sortent, gèrent leur temps.
La mise en bouche est surprenante, pas de rideau, les acteurs nous attendent, immobiles sur la scène à peine éclairée. Nous prenons place dans la joyeuse cohue d’une salle plutôt petite (salle Jean Tardieu), le décor est là, minimaliste, une structure métallique, sorte de cage de faraday, qui évoque l’intérieur d’une maison, un éclairage blafard quasi industriel, tout s’éteint et ça commence. Une musique bon marché qui hurle, des paroles en espagnol chantées à tue-tête, c’est juste d’emblée. Les acteurs sont formidables de justesse, de sensibilité, le texte évite les clichés, c’est emmené, suggéré. Ursula, la mère (Susana Pampin), Antonia, sa fille (Pilar Gamboa), Lorenzo, son fils (Esteban Bigliardi), et l'ami de ce dernier, Maximiliano (Esteban Lamothe) évoluent chacun à son rythme, se cherchent, se trouvent, un grand moment de théâtre ! Ah j’oublie juste un détail, la pièce est entièrement en espagnol « sur titré ». Vraiment, c’est un rencontre merveilleuse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire