jeudi 13 septembre 2012

Cotton Point, Deep South

Une fois encore, c’est « par hasard » que j’ai acheté ce livre d’un auteur de que je ne connais pas : Pete Dexter. Je mets par hasard entre guillemet, car en bon consommateur que je suis, je suis irrésistiblement attiré par les têtes de gondoles comme la guêpe par le melon (en cette fin de période estivale, c’est du vécu). C’est donc en complet candide que j’attaque la lecture de ce livre.
Nous sommes en 1954 quelque part en Géorgie. La lutte pour les droits civiques y fait rages et dans cette petite bourgade, seul Paris Trout prête aux Noirs, pas par grandeur d’âme ou par revendication politique, non, parce qu’il fait du business. Un jeune noir, Henry Ray Boxer, lui achète une voiture à crédit assortie d’une assurance qu’il souhaite faire jouer le jour même après avoir eu un accident. Devant le refus de Paris Trout, Henry Ray décide de ne pas rembourser son prêt et laisse la voiture accidentée à Trout. Fou de rage, d’une rage froide et méthodique, Trout monte une expédition punitive afin de récupérer son dû qui provoquera la mort d’une jeune fille noire de 14 ans, faute d’avoir retrouvé son acheteur.

dimanche 19 août 2012

Le Serpent aux mille coupures, dead on arrival

Extérieur nuit, quelque part dans la campagne française du sud ouest du côté de Moissac, des papys pieds nickelés qui ne supportent pas qu'un africain puisse reprendre une ferme le lui font payer. Au même moment et au même endroit trois dealers colombiens se font dézinguer. Pourquoi ? Comment ? Qui ? C'est ce que DOA (acronyme de Dead On Arrival) nous concocte dans son dernier opus « Le Serpent aux mille coupures ».

Quel drôle de titre ! J'attaque la lecture, comme d'habitude, dans mon petit train de banlieue et j'ai envie de comprendre le pourquoi de ce titre.

lundi 11 juin 2012

Un traitre à notre goût, à vous de voir...

Qui n’a pas entendu parlé de John le Carré !? Ce mythe du roman d’espionnage anglais avec ce curieux patronyme français !? Jusqu’ici, je n’ai encore rien lu de lui, juste vu quelques films adaptés de ses romans, alors quand j’ai vu fleurir des affiches avec son dernier roman, « Un traitre à notre goût », je me suis dit que l’occasion fait le larron et même pour être tout à fait honnête je pensais que John le Carré était un auteur des années 60-70 aux grands moments de la guerre froide.

mardi 5 juin 2012

L'Ombre du vent, un souffle épique

J’ai choisi de lire « L'Ombre du vent » après avoir lu un certain nombre de critiques dithyrambiques. En général, je le sais, je suis déçu (et c’est d’ailleurs ces déceptions qui m’ont conduit à ouvrir ce blog), c’est donc sur la défensive que je commence la lecture de ce livre et de ses 524 pages.

Mais cette fois-ci, la chimie (pour ne pas dire l’alchimie) de Carlos Ruiz Zafón fonctionne. Dès les premières pages on est embarqué. Pourtant le sujet n’est pas léger, loin s’en faut. À la fin de la 2ème guerre mondiale un petit garçon d’à peine 10 ans, Daniel Sempere, vient de perdre sa mère. Son père, libraire spécialisé dans le commerce de livres anciens, l’emmène dans un lieu caché, connu d’un nombre très limité de personnes : le cimetière des livres oubliés. De ce passage initiatique, il en ressortira avec un livre choisi au hasard, « L'Ombre du vent » écrit par un inconnu, Julian Carax, qu’il n’aura de cesse de rechercher et qui marquera définitivement sa vie.

vendredi 4 mai 2012

Go Ganimède

Antoine Bello nous a déjà réjouit puis déçu, qu’en est-il de son dernier opus ?
Tout d’abord, en fait de dernier opus, il s’agit plutôt d’une édition d’une nouvelle/d’un roman court paru dans un recueil il y a une dizaine d’années.
Nous sommes en 2058, la conquête spatiale a avalé la Lune à la fin du XXème siècle, a digéré Mars et s’attaque à Jupiter. Seulement voilà, la technologie est assez proche de ce qu’elle est de nos jours, et le voyage vers Jupiter va durer plusieurs années, on le sait. Ce vol habité, dont la finalité – l’exploration minière – reste finalement relativement anecdotique, commence donc par la recherche de l’homme parfait, capable de voyager seul dans l’espace pendant plusieurs années sans défaillance. Pour l’avoir expérimenté à la fin du XXème siècle et au début du XXIème, on pourrait imaginer que des robots se chargent de cette mission, mais l’agence spatiale (c’est bien sûr la NASA qui est visée) assure que la présence humaine diminue de façon drastique les risques de pannes.

mardi 3 avril 2012

J'ai déjà donné, les pépés flingueurs

Pour ceux qui ne le connaitraient pas, A.D.G., alias Alain Dreux Gallou, alias Camille, de son vrai nom Alain Fournier, est un romancier et journaliste français décédé en 2004. Il fut l'un des « auteurs-phares » de la Série noire des éditions Gallimard où il reste célèbre pour avoir représenté une sensibilité de droite, voire d'extrême droite dans un mouvement où les sensibilités de gauche, d'extrême gauche ou anarchiste étaient alors largement représentées. Il deviendra même le principal animateur du Front national en Nouvelle-Calédonie. C’est d’ailleurs sur cette ile que se déroule une bonne partie de son roman posthume. Car c’est bien là son dernier raid littéraire, ses dernières saillies drolatiques qu’il nous livre derrière son style inimitable du roi du calembour.

J’avais lu deux de ses romans (« La Nuit des grands chiens malades » et « Pour venger pépère ») il y a une vingtaine d’années et j’avais étais séduit à l’époque par son style proche d’un Audiard où les mots sont tous francisés (les personnages boivent du « ouisquie » et roulent en « béhème »). Qu’en est-il de son dernier roman ?

mercredi 21 mars 2012

Belles-sœurs

Quand j’étais petit, je me souviens de ma grand-mère qui achetait des timbres de Colis Épargne pour s’acheter des assiettes ou du linge de maison. C’est peu ou prou l’histoire que nous présente cette troupe québécoise au Théâtre du Rond-point. Dans les années 60, une mère de famille gagne le gros lot : un million de timbres, de quoi s’acheter tout ce qu’elle souhaite dans le catalogue et ainsi refaire entièrement sa maison. Seulement voilà, on ne colle pas comme ça un million de timbres dans un carnet, alors elle a l’idée d’appeler à l’aide sa fille et ses sœurs et belles-sœurs.

jeudi 9 février 2012

Le Gros, la Vache et le Mainate

Cette institution qu’est le Théâtre du Rond-point a quelque chose de déroutant. Je la fréquente depuis assez peu de temps et pourtant, force est de constater qu’il est assez difficile de se faire une idée précise du spectacle qui va être donné tant la programmation est éclectique, peu de temps à l’affiche et confidentielle. Pourtant, mes quelques visites m’ont toujours comblées, c’est donc avec impatience que je vais voir la pièce intitulée « Le Gros, la Vache et le Mainate ».
Autant te le dire tout de suite, je ne peux pas décrire le contenu de cette pièce sans en divulguer le contenu et donc éventer toutes les ficelles drolatiques. Je peux simplement dire que cette pièce est plus proche de « Y a-t-il un pilote dans l'avion ? » que du célèbre western spaghetti « Le Bon, la Brute et le Truand ».

samedi 21 janvier 2012

Les Liaisons Dangereuses

C’est probablement générationnel, mais quand j’entends « Les Liaisons Dangereuses » je ne pense pas au roman épistolaire écrit par Pierre Choderlos de Laclos et publié en 1782, je ne pense pas non plus au film de Roger Vadim avec Jeanne Moreau et Gérard Philipe (1960), non, je pense à celui de Stephen Frears avec Glenn Close, Michelle Pfeiffer et bien sûr John Malkovich (1988). Alors quand j’ai vu qu’une pièce « Les Liaisons Dangereuses » était montée à Paris et mise en scène par John Malkovich, j’étais déjà conquis. Quelques recherches m’indiquent une mise en scène dépoussiérée, alors j’ai hâte de voir le résultat.

vendredi 13 janvier 2012

Anaisthêsia, délit de faciès ?

Désiré Saint-Pierre est un flic noir dans un commissariat blanc, vit dans une cité où aucun blanc n’aime mettre les pieds et est très en vue pour être l’icône de l’intégration en étant projeté sur le devant de la scène sur le dossier d’une serial killeuse blanche.

Bon d’accord, c’est simpliste, d’autant que Désiré à eu un grave accident de voiture qui l’a laissé défiguré, certes, mais surtout totalement insensible à la douleur, ce qui ajoute encore à la caricature en noir et blanc d'Antoine Chainas.
Pourtant, la lecture d'Anaisthêsia, roman très noir, réserve quelques surprises. Les premières pages nous arrivent en pleine tronche sans aucun repère temporel ou géographique. Le narrateur débite des phrases d’une froideur clinique qui listent des points de règlement appartenant vraisemblablement à la médecine légale à tel point que j’ai cru pendant quelques pages qu’il s’agissait d’un roman d’anticipation (et je l’ai même terminé sans vraiment avoir la certitude que ce n’est pas le cas), tout comme je ne sais toujours pas dans quelle ville l’action se situe (voire même dans quel pays) !