samedi 17 septembre 2011

L’ouest solitaire, de la bassesse humaine

J’ai toujours plaisir à aller au théâtre à condition que la pièce et les acteurs forment un ensemble cohérent. On m’a dit beaucoup de bien de la pièce « L’ouest solitaire » avec le trop rare Dominique Pinon et Bruno Solo, que je connais comme acteur de cinéma, mais pas comme acteur de théâtre.

J’avoue que je n’ai pas été déçu. Les acteurs sont absolument extraordinaires. Ils portent le spectacle sur leurs épaules et c’est du lourd ! Cette pièce de Martin Mc Donaugh raconte la rivalité de deux frères vivant dans un village perdu d’Irlande le jour de l’enterrement de leur père, décédé accidentellement d’un coup de feu. On assiste à une démonstration de méchanceté, de bassesse entre ces deux êtres que tout oppose. L'un hérite de tout, l'autre de rien sans qu’on sache vraiment pourquoi. Il y a aussi une bimbo qui rêve de quitter cette prison ouverte, un prêtre obsédé par l'idée de réconcilier les deux frères.


Mais plus on avance dans la pièce, plus on découvre que le monde dans lequel ces personnages évoluent est vil, les gens s’entretuent pour des fadaises, se suicides à tour de bras, le tout dans la plus grande indifférence. On découvre les épouvantables secrets des deux frères et on reste scotché par l’extraordinaire composition des deux acteurs.

Je connaissais Dominique Pinon que j’avais vu dans des pièces légères (« On a purgé bébé » de Georges Feydeau) ou graves (« Fin de partie » de Samuel Beckett), j’ai découvert Bruno Solo formidable dans un rôle difficile. Ils incarnent à merveille l’univers de Martin Mc Donaugh dont on a déjà eu un aperçu de ses tourments et de son art consommé d’équilibriste entre le sensible et l’horrible dans le film « Bons baisers de Bruges » qu’il a scénarisé.

Du grand spectacle à recommander à tous les amoureux du théâtre, mais attention, pas pout tout public.

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